L'art de la mémoire, de mon point de vue, s'articule autour de 3 axes :
Cette dernière notion, l'état d'esprit, n'est que peu ou pas abordée lorsqu'on parle de capacités cognitives. Or, et c'est une remarque que j'ai souvent abordée, de nombreuses personnes ont une "mauvaise mémoire" parce qu'au départ l'état d'esprit n'est pas bon :
- "Je n'y arriverai jamais"
- "Avant j'étais bon"
- "Je n'ai jamais eu de mémoire"
- Etc.
Dès lors, se préparer à mémoriser, s'habituer à déclencher le bon processus comportemental me semble primordial. Au cours de mes recherches, pratiques et enseignements, j'ai souvent démontré la force de la préparation mentale dans une action de mémoire : une personne prête à recevoir l'information et qui sait qu'elle peut la retenir obtient des résultats bien meilleurs que n'importe qui d'autre. Aussi, dans mon activité de mnémoniste, qui consiste à retenir ce que je veux quand je veux, cette étape est fondamentale. Elle consiste à travailler en amont afin d'optimiser d'autres capacités annexes que sont :
- La confiance en soi
- La stratégie d'objectif
- L'organisation
- L'automatisation des tâches
Mémoire et hypnose
J'ai un bon ami, Claude De Piante, issu lui aussi du spectacle. Sa particularité ? Il s'est formé à l'hypnose. L'hypnose Ericksonienne pour être plus précis. Comme d'autres. Sauf que Claude est allé à la source : il a été formé par la fille de Milton Erickson. Et ça, ça change tout. Pourquoi ? Parce qu'il a eu accès notamment à des épisodes de vie qui lui ont permis de pratiquer une hypnose crédible. On est loin de l'hypnose de spectacle qui, même si elle reste bluffante, ne représente en rien le sujet qui nous intéresse ici.
Il y a de nombreuses années de ça, je me suis intéressé à toutes ces pratiques de préparation mentale : hypnose, auto hypnose, pensée positive, suggestion, auto suggestion... Appelez-ça comme vous voulez : il s'agit de se répéter le plus souvent des messages qui permettent de se mettre dans le bon état d'esprit. J'ai justement interrogé Claude De Piante à ce sujet :
Si vous étiez présent(e) au Congrès de la Mémoire, vous avez rencontré Claude qui faisait parti des intervenants. Et c'est suite à cette intervention que nous avons eu envie de vous proposer un module pratique de préparation mentale : grâce à des outils issus de l'hypnose, Claude et moi-même vous proposons d'être encore plus performants dans votre capacité à mémoriser... Et surtout à déclencher l'action de mémoriser dans de bonnes conditions.
Gérez vos pensées négatives, votre disponibilité...
L'un des problèmes majeurs de la cognition est la disponibilité. Si vous êtes stressé, préoccupé, accaparé par des pensées négatives, vous ne pouvez pas mobiliser efficacement votre attention, votre concentration, votre mémoire.
Le stress, par exemple, est un inhibiteur de la mémoire dans une certaine mesure. Il peut parfois être un "motivateur", mais c'est plutôt rare. On en parle plutôt comme le mal du siècle. Il est omniprésent. Des chercheurs ont, à ce sujet, démontré combien il pouvait être dangereux pour la santé. Je lisais à ce sujet un article très intéressant paru dans le Sciences et Avenir de février 2008. Un article sur la dépression. La journaliste Elena Sender écrit :
Mais quel ennemi redoutable peut-il ainsi mettre KO debout le plus fort des tempéraments ? Un phénomène courant dans nos sociétés fondées sur l'ultraperformance et l'individualisme : le stress . Trop fort, ou répété, il agresse le cerveau qui peut finir par, littéralement, «disjoncter». Quand une situation est perçue comme dangereuse ou désagréable, la partie la plus primitive du cerveau stimule deux glandes logées sur la partie supérieure des reins, les surrénales. Elles se mettent alors à produire une hormone : le cortisol. Le cortisol synthétisé alerte en retour une autre partie du cerveau pour déclencher une réponse, la fuite, l'attaque ou encore l'inhibition de l'action. C'est ce qu'on appelle «l'axe du stress». Une fois le danger passé, l'hippocampe, petite structure cérébrale primitive profonde bourrée de récepteurs au cortisol, calme le jeu. Il apaise l'axe du stress et tout rentre dans l'ordre. Sauf si l'événement stressant est trop intense ou se répète de façon chronique. En effet, si le cortisol est trop abondant dans le cerveau, il sature les récepteurs de l'hippocampe qui ne peut plus assurer le contrôle du stress... et la machine s'emballe.
L'enjeu est donc bien de prendre le contrôle de vos pensées au départ mais pas que : vous devez apprendre à maîtriser votre état d'esprit, de façon à en faire un partenaire du quotidien. Et tout ça ne se fait pas du jour au lendemain : vous devez idéalement vous former à déclencher des états propices à l'engagement cognitif.
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Vos réactions (4)
Bonjour Vincent
M'a fille de 13 ans à un retard mental de 2 ans elle ne se souvient de rien quand je l'interroge sur ce qu elle a fait dans la journée ou ce qui elle a mangé, comment puis je l'aider
Merci de votre réponse
Bonjour Renaud,
Alors attention, je ne suis ni médecin, ni neurologue. Si votre fille a des soucis pathologiques votre praticien est votre interlocuteur. Dans le cas de votre fille, un retard mental de 2 ans ne signifie pas grand chose à mes yeux : sur quoi basez vous cette affirmation ? Et un retard de quel ordre ? A 13 ans, avoir un âge mental de 11 ans, ça s'exprime comment ? Au niveau maturité ? Compréhension ? Dans tous les cas, si vous voulez mon avis, ne collez pas d'étiquette de ce genre à votre fille. Il est possible qu'elle mette plis de temps que d'autres à "grandir". Maintenant, si vous voulez un conseil : encouragez-les le plus possible. Quels que soient ses résultats. Accompagnez-la. Si elle ne se souvient pas de ce qu'elle a fait dans la journée, est-ce pour vous un blocage lié au stress ? Un vrai problème de mémoire ? Et si vous lui proposiez un petit défi : le matin, prévenez la que le soir vous jouerez à savoir ce que vous avez fait dans la journée. En la prévenant de la sorte, vous attirerez son attention et son intérêt... Essayez ça.
Bonjour Vincent,
Est-ce que les effets de la dépression sur notre cerveau sont réversibles?
Merci.
Hello Hugo,
Oui, heureusement Sauf si vraiment il y a eu des traumas liés à cette dépression, peut être une trop forte habituation aux anti dépresseurs... mais dans l'absolu, votre corps en général et votre cerveau en particulier sont capables de s'adapter positivement. Prenez juste en considération que parfois il faut un peu de temps.
Bonsoir Monsieur Vincent
cette formation commence quand
Hello Henri,
Les inscriptions à partir de mardi.
Bonjour Mr vincent
J'ai un souci,j'ai un grand desir de progresser dans les mathematiques mais j'arrive pas à tenir le coup.parfois je commence bien et je constate une performance dans le travail,la comprehension mais après 2 semaines tout change j'ai plus les mêmes capacité.à quoi peut être dû celà? Merci