Première étape de la tournée de la mémoire, Lima est la capitale bien connue du Pérou. Et, avec ses 9 millions d'habitants, elle ressemble de prime abord à toutes ces grandes villes en plein essor, avec tous les contrastes que ça impose. Mais ça, c'est juste une première impression.
Plus je voyage et plus je constate cette uniformisation des capitales mondiales : entre les MacDo, KFC ou encore Starbucks, les centres commerciaux et les inévitables H&M et autres marques bien connues, difficile d'être dépaysé. Évidemment, l'état des routes, la circulation, les bâtiments sont différents de ce que nous connaissons par chez nous. Et nous rappellent que nous ne sommes pas en Europe. Mais pas loin quand même.
Lima, une ville contrastée
De Miraflorès à Barranco en passant par le centre historique de Lima
Comme beaucoup de capitales de pays émergents, Lima propose différentes facettes : des quartiers huppés et d'autres plutôt pauvres. En bon privilégié européen, j'ai résidé dans un quartier riche, Miraflores, près de la mer. Dans cette zone, qui n'est pas le centre ville, on peut tout à fait y vivre sans avoir à en sortir. On y trouve absolument de tout : des activités sportives, un très grand centre commercial à ciel ouvert, Larcomar, des tas de restaurants, des parcs :
Plus bucolique, artistique, le quartier de Barranco. Là aussi, un quartier très agréable, plutôt réservé, créé et aménagé pour une population aisée, bobo. Par moment je me suis cru à Montmartre. Sans doute l'endroit le plus sympa de Lima où il fait bon flâner... Mais dérangeant quand on sait qu'à quelques kilomètres de là, des gens vivent dans des bidonvilles.
Et justement, en allant vers le centre ville, on retrouve une ville moins "safe". Des bâtiments mal entretenus pour la plupart. Une circulation très dense. Beaucoup de monde. Mais aussi de beaux monuments, notamment sur la Plaza de Armas :
Du centre ville, au loin, on aperçoit une montagne avec plein de maisons colorées :
Ce sont justement les bidonvilles. Et c'est là tout le contraste de Lima : d'un côté une ville plutôt moderne, avec des infrastructures, des hôtels sympas, des restaurants hauts de gamme, des surfeurs, des voitures partout. De l'autre, une vraie misère dont il faut savoir faire abstraction.
Passer 4 jours à Lima n'est pas suffisant pour s'en faire une bonne idée. Il existe bien évidemment des tas de quartiers intéressants, différents, plus révélateurs de la ville que je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de voir. Ce qui est sûr, c'est que Lima est une ville dynamique, connectée, vraiment à jour en terme de nouvelles technologies avec un vrai potentiel.
Passer 4 jours à Lima n'est pas suffisant pour s'en faire une bonne idée. Il existe bien évidemment des tas de quartiers intéressants, différents, plus révélateurs de la ville que je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de voir. Ce qui est sûr, c'est que Lima est une ville dynamique, connectée, vraiment à jour en terme de nouvelles technologies avec un vrai potentiel.
Une découverte inattendue : la gastronomie péruvienne
Ce qui distingue cependant Lima et le Pérou du reste du monde, et ça pourrait vous surprendre, c'est la qualité de ce qu'on y mange. Quelque soit le restaurant où j'ai pu me poser, du plus cher au moins cher, je me suis à chaque fois régalé. Bon, à Lima, il faut savoir sortir des classiques pizzas ou autres burgers. Mais si vous vous intéressez un tant soit peu aux plats locaux, vous apprécierez les ceviches : un plat composé de poissons marinés dans du citron ou autre marinade acide. Vraiment délicieux. Vous pourriez aussi succomber au Lomo Soltado, un filet de bœuf coupé en lamelles, sauté avec des oignons rouges, des poivrons, des tomates et servi avec du riz, des tomates.
Il y a d'autres spécialités, mais sur Lima je retiens leur grande maîtrise d'une cuisine plus "traditionnelle" : le poisson évidemment, mais aussi l'os à moëlle et autres plats du monde :
Il y a d'autres spécialités, mais sur Lima je retiens leur grande maîtrise d'une cuisine plus "traditionnelle" : le poisson évidemment, mais aussi l'os à moëlle et autres plats du monde :
Subtile mélange d'épices, recherche du goût, plaisir de manger : on retrouve d'une certaine façon le savoir-vivre à la française. Les restaurants sont souvent pleins, les gens plutôt joyeux, le service impeccable. Vraiment, je ne m'attendais pas à cette facette surprenante du Pérou. En bon français, j'ai souvent été déçu par la cuisine étrangère, et là c'est tout l'inverse !
Première étape de la "Tournée de la Mémoire"
Lima a surtout été pour moi l'occasion de faire la connaissance de l'Alliance Française. Un organisme que je ne connaissais pas vraiment avant 2020. Dont le rôle est de faire rayonner la francophonie partout dans le monde à travers plus de 800 antennes dans le monde. De ce que j'ai compris, l'Alliance Française de Lima est la plus importante de toute.
Je suis accueilli dans un très bel établissement, remarquablement bien entretenu et doté d'un très joli théâtre où j'y présente deux ateliers de 3h00 sur la mémoire et un spectacle de magie de 1h00, l'ensemble en espagnol, une première pour moi :
Je suis accueilli dans un très bel établissement, remarquablement bien entretenu et doté d'un très joli théâtre où j'y présente deux ateliers de 3h00 sur la mémoire et un spectacle de magie de 1h00, l'ensemble en espagnol, une première pour moi :
Justement, parlons de ce défi de présenter cette série d'interventions en espagnol. Ceux qui me connaissent me savent plutôt très joueur. J'aime les challenges et quand l'ancien directeur de l'Alliance Française au Pérou, mon ami Nicolas Mezzalira, m'a suggéré l'idée, j'ai tout de suite accepté.
Apprendre une langue grâce au contexte
Apprendre une langue demande de la motivation, de la persévérance, de la régularité. Souvenez-vous lorsque vous étiez enfant : sans complexe, vous prononciez des mots ou du charabia. Parfois, on vous comprenait, parfois non. On vous corrigeait. Vous corrigiez ou entendiez la correction. Bref, vous étiez en contexte, familial, scolaire, amical et de toute façon contraint à maîtriser le langage.
Et c'est bien de cette façon que vous pouvez progresser à vitesse grand V. Pour ma part, j'ai, il y a deux ans, pris quelques heures de cours en espagnol. J'avais déjà pratiqué au collège et au lycée, comme d'autres. Mais c'était il y a 30 ans. Et, même si cette langue reste très accessible pour nous français, c'est une chose d'être initié et autre chose que de devoir s'exprimer et discourir autour d'un sujet aussi technique que la mémoire.
Et c'est bien de cette façon que vous pouvez progresser à vitesse grand V. Pour ma part, j'ai, il y a deux ans, pris quelques heures de cours en espagnol. J'avais déjà pratiqué au collège et au lycée, comme d'autres. Mais c'était il y a 30 ans. Et, même si cette langue reste très accessible pour nous français, c'est une chose d'être initié et autre chose que de devoir s'exprimer et discourir autour d'un sujet aussi technique que la mémoire.
2 erreurs à éviter
J'ai fait deux erreurs. La première, c'est de penser que rédiger l'intégralité de ma conférence et de mon atelier, puis m'enregistrer, m'écouter et lire l'intervention suffirait. La vérité, c'est que le jour J, ce cadre n'existe plus vraiment : parce qu'en face, le public interagit, pose des questions. Et là, vous vous confrontez à un champ lexical défaillant qui vous empêche de vous exprimer correctement.
La seconde erreur, c'est de penser que maîtriser le sens général de l'intervention suffirait : après, il ne s'agirait que de l'exprimer en espagnol, même s'il me manque du vocabulaire. Cela non plus ne marche pas. Car quand on est habitué à dire un contenu depuis si longtemps dans une langue maternelle, il n'est pas évident de se contenter d'une version moins pointue. Et c'est pourtant ce que j'ai dû me résoudre à faire pour au moins les deux premiers ateliers. Comme un enfant, je me suis lancé, j'ai parfois "baragouiné", on m'a repris et j'ai pris conscience de toutes mes lacunes :
La seconde erreur, c'est de penser que maîtriser le sens général de l'intervention suffirait : après, il ne s'agirait que de l'exprimer en espagnol, même s'il me manque du vocabulaire. Cela non plus ne marche pas. Car quand on est habitué à dire un contenu depuis si longtemps dans une langue maternelle, il n'est pas évident de se contenter d'une version moins pointue. Et c'est pourtant ce que j'ai dû me résoudre à faire pour au moins les deux premiers ateliers. Comme un enfant, je me suis lancé, j'ai parfois "baragouiné", on m'a repris et j'ai pris conscience de toutes mes lacunes :
- du vocabulaire souvent "basique"
- de la conjugaison
- des expressions
Ceci étant, c'est bien comme ça que j'ai rapidement progressé. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai déjà présenté 9 interventions et je deviens évidemment de plus en plus à l'aise. Et là où c'est le plus flagrant, c'est qu'à deux reprises rien qu'aujourd'hui je me suis retrouvé à discuter pour de vrai avec deux péruviennes dans deux contextes différents. Et, de façon relativement fluide, j'ai pu soutenir ces conversations.
L'enseignement de tout ça est simple : si vous voulez apprendre une langue rapidement, créez un contexte dans lequel vous vous engagez à parler la langue qui vous intéresse. Un projet, une passion. Et lancez-vous. J'en suis à la moitié du parcours et j'ai bon espoir de rentrer en France, sinon bilingue, au moins avec un très bon niveau d'espagnol que je prendrais plaisir à pratiquer ailleurs qu'au Pérou.
Lima était la première étape. La suite, se passe à Trujillo, au nord du pays...
L'enseignement de tout ça est simple : si vous voulez apprendre une langue rapidement, créez un contexte dans lequel vous vous engagez à parler la langue qui vous intéresse. Un projet, une passion. Et lancez-vous. J'en suis à la moitié du parcours et j'ai bon espoir de rentrer en France, sinon bilingue, au moins avec un très bon niveau d'espagnol que je prendrais plaisir à pratiquer ailleurs qu'au Pérou.
Lima était la première étape. La suite, se passe à Trujillo, au nord du pays...
Vos réactions (9)
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Hola señor Vincente.
Felicidades !!
A bientôt pour la suite de tes aventures en terre 🇵🇪 péruvienne
Hasta Luego Mister Cristobal !
Interesante tu punto de vista...
Marié à une Péruvienne, je vis à Moyobamba.
Abrazos.
Ah dommage que je ne puisse passer dans cette région ! Une autre fois, car je pense que je reviendrai .
Merci Vincent. Ca serait un plaisir de te rencontrer... Buen viaje!
Fabrice
bravo Vincent, très impressionnant!
Bonjour Vincent. Je suis admirative du défi relevé. Bravo, car c'est un sacré challenge. Tu as raison l'immersion est la meilleure école pour apprendre les langues. Tu es un référent pour ceux qui craignent de se lancer, moi la 1ere. Bon voyage, tu me donnes envie de découvrir ce pays 😉
Super Vincent, felicitaciones! 👏.
Muchas gracias por compartir tu viaje y esta hermosa aventura.
Je suis impatiente de lire la suite 😉
Merci Vincent, de nous faire partager tes aventures inspirantes.
Bonne continuation et ramène-nous plein de pépites 😊
Gérard
Ah la cuisine péruvienne ! Et attends de déguster la cuisine d'Arequipa qui revendique le titre de meilleure cuisine du Pérou ;-) !!! Abrazos
Oui en même temps ils se revendiquent tous un peu ça partout . Et c'est pas faux ! Ici à Piura, c'est plutôt les Ceviches a priori.
Vous me faites découvrir un Lima très moderne qui n’existait pas il y’a presque 50 ans quand j’y suis allé e.Je ne connais que le centre plutôt pauvre du centre de Lima
Vos photos de la ville moderne me ravissent elles montrent une ville très moderne,dans certains quartiers .j’aimerais savoir les différences de niveau de vie de revenus dans les différents quartiers de la ville !!! Merci de continuer à nous faire rê ver.Bravo MPS
Hello Marie-Pierre, de ce que j'ai vu, une classe moyenne s'est constituée mais on passe quand même vite du profil aisé au profil pauvre... En ce moment, la situation n'est pas simple ici. La pandémie a fait de gros dégâts et le pouvoir en place n'est juste pas à la hauteur. On parle de destitution. Il ne faudrait juste pas que le Pérou suive le chemin du Vénézuela.