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Apprendre ses tables d'addition et de multiplication

Tables d'addition, de multiplication : comment favoriser l'apprentissage ?
Tables d'addition, de multiplication : comment favoriser l'apprentissage ?
Parmi les galères de certains parents pour aider leur enfant : les fameuses tables d'addition, de soustraction, de multiplication. Combien de fois me suis-je retrouvé devant un papa ou une maman avec cette question : "Vous avez un truc pour favoriser les tables ?".
Il y a toujours des trucs, des astuces pour mieux apprendre. Mais essayons de voir d'abord ce qui peut poser problème. En identifiant les zones de blocage, vous pouvez vous aussi agir de façon créative avec votre ou vos enfants.

Ce qui peut compliquer la mémorisation des tables d'addition et de multiplication

Le problème de l'abstraction

On ne mémorise bien que ce qu'on comprend bien. Ainsi, les chiffres et les nombres n'ont pas forcément de sens pour tous les enfants (et certainement les adultes). C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on a par exemple imaginé ce poème : "Que j'aime à faire connaître ce nombre utile aux sages..." pour traduire en langage clair le nombre Pi : Que = 3 lettres, J' = 1 lettre, Aime = 4 lettres (3,14) etc. Il était ainsi plus facile de retenir une suite de mots "logiques", qui ont du sens, qu'une série de chiffres qui ne veulent pas dire grand chose (du moins, pour le commun des mortels).
Une des premières règles est donc de contextualiser pour donner du sens : ça peut être en rajoutant des éléments comme : 3 pommes + 3 pommes font 6 pommes, en prenant bien soin d'imager la séquence. En projetant l'enfant dans un contexte familier, vous favorisez naturellement l'acquisition des connaissances : car la mémoire s'appuie aussi sur l'association d'idées. Tout n'est que "cheminement" ; mémoriser est un processus de construction et si vous assurez les fondations, il est plus facile d'empiler de nouvelles connaissances.
Par ailleurs, la mémoire de l'enfant est d'abord de type procédurale avant de devenir sémantique : le danger est donc réel d'obtenir un apprentissage "par coeur" sans compréhension. Le problème réside ensuite dans la capacité de l'élève à utiliser ses connaissances. Ainsi, une petite fille était capable de répondre spontanément que 2+2 faisaient 4. Mais quand je lui présentais 2 jouets d'un côté et 2 jouets de l'autre et que je lui demandais combien de jouets ça faisait, elle les dénombrait en comptant. Elle n'avait pas fait le lien entre 2 et 2 et 2 jouets + 2 jouets.

Le problème de la motivation

Le cerveau est partisan du moindre effort. Dès lors, l'enjeu de l'apprentissage est la persistance : notre capacité à persister dans la tâche. On connaît tous ça : on commence l'apprentissage d'une langue, motivés que nous sommes, et rapidement on abandonne. On se dit au début "qu'on peut bien sauter un cours pour une fois". Sauf que rapidement, nous recommençons et devenons de plus en plus laxiste. L'abandon guette !
C'est évidemment le même problème pour l'enfant : si l'apprentissage demande un effort déplaisant, non récompensé par une vraie réussite, il se démotive. Et entre nous, quoi de plus démotivant que de ne pas réussir à se rappeler ? Alors que l'enseignant nous rabâche l'information et commence à perdre patience ?
Les jeux permettent de mieux apprendre
Les jeux permettent de mieux apprendre
Pour commencer, motiver c'est dédramatiser. Si vous mettez la pression à votre enfant et qu'il n'est pas naturellement doué à gérer cette pression, vous avez de grande chance de le voir se résigner. Et entre nous, c'est exactement ce que vous devez éviter. Nous avons une culture de la "difficulté" : il serait nécessaire, voire normal, de souffrir pour réussir. Quelle erreur ! Et si je vous disais qu'apprendre doit impérativement être source de plaisir ? Et que, de toute façon, vous ne retenez bien que ce qui vous paraît intéressant ? Et donc motivant ? 
Vous ne contrôlerez bien la motivation de votre enfant, votre élève, que par la promesse d'un bon moment, d'une réussite potentielle ou au pire d'un échec "prometteur". Qu'est-ce qu'un échec prometteur ? L'assurance pour quiconque de pouvoir recommencer et faire mieux. C'est exactement ce qui est mis en œuvre dans les jeux.
Si répéter est fondamental, rien n'est plus efficace que répéter une information différemment contextualisée. Et si possible sous la forme d'un jeu, d'une histoire, ou d'un plaisir réel.

Quelques méthodes simples

Avec un jeu de cartes

De façon très simple, vous pouvez utiliser un jeu de cartes quelconque de cette façon : enlevez toutes les figures et ne gardez que les cartes à points (de l'As, qui devient le 1 au 10). Et proposez une nouvelle "bataille". Le principe est celui-ci : comme pour une bataille, chaque joueur possède une partie égale du jeu en position "fermée", c'est-à-dire faces vers le bas. Vous prenez en même temps la carte supérieure et la retournez en même temps : le premier qui donne la somme des deux cartes (ou le produit s'il s'agit d'une multiplication) remporte le pli.
Si vous jouez avec votre enfant, vous n'hésitez pas à le laisser gagner (du moins au début) pour qu'il conserve l'intérêt du jeu. A vous de rajouter des éléments complémentaires : des jetons pour racheter des cartes etc. Soyez ludique, positif et bon joueur. L'idée, c'est aussi d'automatiser la restitution.

Avec une méthode ludique

Il y a quelque temps, j'ai rencontré Matthieu Protin. Matthieu est professeur des écoles dans les Ardennes et il s'est lancé le projet d'aider les primaires (et tous ceux qui le désirent) à intégrer durablement les tables d'addition, de soustraction, de multiplication.
Inspiré par les champions de la mémoire, il a développé une méthode très ludique pour favoriser l'apprentissage scolaire. C'est donc tout naturellement que nous nous sommes rencontrés quelques part entre Angers et Rennes.
Il se présente lui-même ici :
Pour tout savoir sur la méthode originale proposée par Matthieu, rendez-vous directement sur son site en cliquant sur ce lien : Mémoriser les tables d'addition et de multiplication
Et vous ? Quelles méthodes utilisez-vous pour aider vos enfants ? Répondez ci-dessous :

Vos réactions (2)

Bonjour Vincent.
Merci pour cette belle découverte.
Ce professeur à l'air passionnant.
Cyril

par Hanane . , il y a 10 ans

Bonjour,
Mon fils a commencé à apprendre les tables de multiplications, sans la méthode de Matthieu, c'était un peu laborieux et très ennuyeux pour lui. Je lui ai proposé la méthode en vidéo puis papier et c'est devenu un jeu ! MERCI 1 000 fois.
Carole

par Hanane . , il y a 10 ans
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