Piura ? On n'y va pas par hasard. C'est pourtant une ville d'environ 500 000 habitants. Située au nord du Pérou, elle est littéralement située au beau milieu du désert. A l'ouest, l'océan Pacifique et le second port national, Paita. A l'est, la Cordillère des Andes et la forêt Amazonienne. Il y fait chaud toute l'année, d'où son surnom. Pourtant, c'est dans cette ville que se situe une des plus jolies et pittoresques Alliances Françaises. Avec une équipe qui se bouge pour faire rayonner la culture de notre cher pays...
Bienvenue dans le désert de Piura
Je quitte Chiclayo par le même transport qui m'a emmené : l'autocar. Déjà, la route de Trujillo à Chiclayo m'avait parue bien désertique. Là, c'est la même, mais plus encore :
Comprenez qu'à ce rythme là, on a vite fait de s'endormir. Mon voisin s'est endormi. Moi non : en fait, ce désert m'a subjugué. C'est rigolo de voyager au milieu de rien. Sauf qu'à un moment, coup de théâtre : le car s'arrête. Et mon voisin, soudainement réveillé, se lève et descend. Seul. Là, comme ça au milieu de nulle part. Et le car repart. Laissant là le jeune homme. Dans le désert. En fait, je crois que c'est à ce moment là que j'ai eu un bug. Plus tard, j'ai demandé des explications : on m'a raconté qu'en fait, dans le désert, il y avait des gens qui habitaient là. Et que certaines personnes descendaient pour rejoindre le "village". J'aurais bien aimé voir ça.
Piura
Nous arrivons donc à Piura. Et mon contact direct s'appelle Gustavo. J'arrive à l'hôtel "Sainte-Marie". Un hôtel où, le matin, entre 7h et 8h, on frappe à votre porte vous déposer un petit déjeuner. Au début, ça surprend, surtout quand vous êtes sous la douche. Les jours d'après, vous êtes éduqué : vous savez que vous devez être prêt à 7h pour une livraison entre 7 et 8h. Et le petit déj, ici, c'est : omelette, jus de fruit, petit pain et café sucré. Personnellement, je pratique le jeûne intermittent et rapidement j'ai eu droit à mon café sucré (que je demandais non sucré, mais j'ai abandonné : je pense que le café était préparé en grande carafe pour tout le monde).
Mais voilà Gustavo, un jeune péruvien d'une vingtaine d'années en charge de la culture. Très sympa, il m'emmène à l'Alliance, juste dans la rue parallèle, à 2 minutes. Et là, je découvre un très bel endroit :
Mais voilà Gustavo, un jeune péruvien d'une vingtaine d'années en charge de la culture. Très sympa, il m'emmène à l'Alliance, juste dans la rue parallèle, à 2 minutes. Et là, je découvre un très bel endroit :
Sinon, Piura n’est pas une "belle ville". Mais c’est peut-être pour ça que les gens sont si accueillants. Que ce soit à l’hôtel ou tout le personnel de l’Alliance, on sent l’envie de partager, faire profiter, s’amuser même. Il y règne une ambiance joyeuse, décontractée et optimiste. Je me rends d’ailleurs compte qu’à ce stade, après de nombreux voyages partout dans le monde, c’est plus ça qui m’attire : les rencontres, les histoires de vie. Par exemple : qu’est-ce qui pousse un français à venir s’enterrer dans le désert de Piura ?
Lionel est le directeur. Il est arrivé ici il y a quelques mois, avec sa compagne, Judith, rennaise elle aussi. Lionel est au Pérou depuis de nombreuses années. Il organise des événements musicaux. Puis, l’opportunité de diriger l’Alliance de Piura s’est présentée et il a accepté. Sacré défi que de promouvoir la culture française dans un endroit où la priorité semble quand même de subvenir à certains besoins de base. Et pourtant : ça bouge à Piura. Je retrouve l’ambiance de Chiclayo. Des lieux branchés, qui tranchent avec le quotidien. Non, décidément, Piura n’est pas une belle ville, mais c’est une ville à vivre.
La vie à Piura
La culture Inca est vaste : si elle trouve son centre à Cusco, elle s’étend de la Colombie jusqu’au Chili. Pourtant, par ici, pas vraiment de traces historiques. Ce n’est pas ici que vous en prendrez plein la vue.
Gustavo me propose cependant la visite d’une huaca, pas très loin de Piura, à Narihuala, juste à côté d’un village artisanal.
Le voyage, rien que le voyage, quoique rapide, vaut le détour. On prend ce qu’on appelle ici un « collectivo» : en fait un co-voiturage sans rendez-vous, sorte de taxi qui attend d’être rempli avant de partir. Une fois partis, nous arrivons à Catacaos, le village artisanal, pour attraper un tuk-tuk. Il y en a beaucoup dans cette région et ça me rappelle l’Asie. Et c’est en tuk-tuk que nous nous rendons dans un « village » construit à même le sable, dans le désert, où le tuk-tuk s’enlise plusieurs fois… Mais sans jamais céder. Nous arrivons ici :
Gustavo me propose cependant la visite d’une huaca, pas très loin de Piura, à Narihuala, juste à côté d’un village artisanal.
Le voyage, rien que le voyage, quoique rapide, vaut le détour. On prend ce qu’on appelle ici un « collectivo» : en fait un co-voiturage sans rendez-vous, sorte de taxi qui attend d’être rempli avant de partir. Une fois partis, nous arrivons à Catacaos, le village artisanal, pour attraper un tuk-tuk. Il y en a beaucoup dans cette région et ça me rappelle l’Asie. Et c’est en tuk-tuk que nous nous rendons dans un « village » construit à même le sable, dans le désert, où le tuk-tuk s’enlise plusieurs fois… Mais sans jamais céder. Nous arrivons ici :
Ce que vous voyez là est une autre réalité du Pérou : plus pauvre, plus sommaire. Et au milieu de tout ça, la fameuse huaca. Oubliez les photos de Trujillo : ça n’a rien de comparable et je me dis que les archéologues sont forts. Là ou un non initié ne verrait qu’une colline, ils ont découvert cet ancien temple. Gustavo a travaillé un certain temps ici et donc devient mon guide. Et il me présente ce lieu qui a, jadis, été probablement riche et important. On y retrouve des céramiques, une vie organisée autour probablement d’un seigneur, un savoir-faire. Ce qu’il y a de curieux avec le Pérou, c’est ce paradoxe : celui d’un pays riche d’une histoire millénaire, prestigieuse, et pourtant ça reste un pays « émergent » :
La visite terminée, nous nous dirigeons vers Catacaos pour visiter la cathédrale Saint Jean-Baptiste, flâner dans la rue artisanale et déjeuner. J’y retrouve une rue commerçante comme j’en ai vu partout dans le monde, avec ses échoppes « made in Peru ». Trop tôt pour moi pour ramener des souvenirs. Et à propos de souvenir, Gustavo m’a trouvé un morceau de céramique authentique dans la huaca, qui vaut tous les trésors du monde !
Paita
A une heure de là, le port de Paita est le second plus important du Pérou. C’est dans cette région que les péruviens de Piura profitent des plages du Pacifique. C’est parti pour une journée de périple avec Gustavo et Lucia, mes deux accompagnateurs du jour.
Un car nous emmène directement dans la partie haute, dite « moderne » de Paita. De là, nous empruntons un tuk-tuk pour nous rendre dans la partie basse. Je découvre une ville portuaire très différente de nos ports en France. Ici, beaucoup de bateaux de pêcheurs indépendants et une activité tournée vers un tourisme original : à la rencontre des pélicans et des éléphants de mer.
Nous embarquons donc sur une barque que nous privatisons. Direction le large et, 15 minutes plus tard, les éléphants sont là, en communauté :
Un car nous emmène directement dans la partie haute, dite « moderne » de Paita. De là, nous empruntons un tuk-tuk pour nous rendre dans la partie basse. Je découvre une ville portuaire très différente de nos ports en France. Ici, beaucoup de bateaux de pêcheurs indépendants et une activité tournée vers un tourisme original : à la rencontre des pélicans et des éléphants de mer.
Nous embarquons donc sur une barque que nous privatisons. Direction le large et, 15 minutes plus tard, les éléphants sont là, en communauté :
La balade est vraiment sympa. De retour sur la terre ferme, et après avoir déjeuné, nous partons découvrir une plage bien connue de Lucia : Yacila. Sa famille y vit et elle-même est en train d’y construire une maison ! Là encore le voyage vaut le détour. En fait, depuis le début, je me dis qu’aucun conducteur ici ne pourrait conserver son permis de conduire : en taxi ils roulent à une vitesse folle et ne respectent qu’un code, c’est celui du klaxon. Les tuk-tuk passent partout, même quand ça n’est pas possible. Et là, nous embarquons dans un « mini-bus » où, je ne sais comment, nous réussissons à monter à 11. Pour vous situer, le mini-bus a la taille d’un monospace. De l’extérieur, ça paraît impossible d’y rentrer tout ce monde. Et pourtant… On emprunte des « routes » qui ressemblent plus à des chemins. On traverse des villages. Et nous arrivons à Yacila :
Petite anecdote : la ville à l’éternelle chaleur est particulièrement fraîche ce jour là. On en profite pour rendre visite à l’oncle et la tante de Lucia. Nous sommes accueillis par Tyson, un chiot bien en forme qui s’amuse à bouffer le bas de mon pantalon. Je crois qu’il m’a tout de suite adopté. Sur place, je découvre ce fruit qui a un goût sucré, du guaba :
Nous prenons congés pour nous diriger vers la plage. C’est très tranquille très sympa !
La tournée à Piura
Dans toutes les villes du nord, de Trujillo à Piura, j’ai rapidement été pris en charge par l’équipe de l’Alliance. Ici, outre l’excellent Gustavo, c’est avec Lionel et Judith que j’ai passé le plus de temps. Comme pour Trujillo et Chiclayo, ils ont été d’une disponibilité totale. Moi qui, d’habitude, voyage seul et me débrouille seul, là j’avoue avoir découvert les joies d’une vie sociale à l’étranger. C’est pas mal aussi.
Et même si j’ai pu découvrir des endroits classes où on mange bien, celui qui reste à mon avis le plus sympa reste leur repère à deux pas de mon hôtel : un bar snack tout simple, populaire où on peut causer en buvant un verre et mangeant un morceau. J’ai adoré ces moments où, rapidement, on a sympathisé.
Et même si j’ai pu découvrir des endroits classes où on mange bien, celui qui reste à mon avis le plus sympa reste leur repère à deux pas de mon hôtel : un bar snack tout simple, populaire où on peut causer en buvant un verre et mangeant un morceau. J’ai adoré ces moments où, rapidement, on a sympathisé.
Une conférence dans une école/collège/lycée Montessori
Ma première intervention s’est faite dans une école Montessori. Enfin, Montessori de nom, car ça n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une école Montessori. Ici, il y a 800 élèves du primaire au lycée. Un lieu plutôt réservé aux gens qui ont les moyens. Et j’ai une heure pour partager avec des lycéens, quelques notions de mémoire.
Expérience sympa, public agréable et participatif : la difficulté ici est d’adapter ma conférence à ce public. Je m’en sors pas trop mal et ça me permet encore de progresser dans la maîtrise de la langue.
Expérience sympa, public agréable et participatif : la difficulté ici est d’adapter ma conférence à ce public. Je m’en sors pas trop mal et ça me permet encore de progresser dans la maîtrise de la langue.
Un atelier pour le personnel de l’Alliance
Puis vient le temps de l’atelier. Cette fois, je dois adapter la durée : 2h00 au lieu de 3. C’est un pari où, sur la dernière étape, je suis carrément à la bourre : imaginez expliquer l’art de la mnémotechnique en 7 minutes au lieu de 1h ? Un peu frustrant, mais l’essentiel est là et je suis surtout content de constater que je suis de plus en plus à l’aise en espagnol, malgré encore des lacunes lexicales. Mais j’arrive à me détacher de la langue pour me focaliser sur le fond, et ça c’est plutôt bon signe. Le public est réactif et ça aide.
Le spectacle "Raro, raro"
Après Lima, j’ai droit ici à une vraie salle de spectacle. Ou du moins, les conditions de base d’une salle de spectacle : une scène, un éclairage, une régie, une loge, des gradins. Et dans ces conditions là, vous savez que la moitié du succès est acquis. C’est d’ailleurs une constante : si vous voulez que votre événement se passe bien, respectez ces deux règles simples : « être bien vu et bien entendu » :
Au final, la salle de 130 places est complète. Le public présent. Beau succès donc, j’y rencontre d’ailleurs un jeune magicien, Hannibal (son vrai prénom), prometteur, avec qui j’aurai l’occasion d’échanger le lendemain pour lui donner quelques conseils et idées pour se développer.
C’est à Piura que se termine la « Tournée du nord ». Et, même si ça n’est pas la région la plus jolie du Pérou, ça reste néanmoins pour moi une séquence très chaleureuse, très agréable, où les équipes se sont faites un malin plaisir de se challenger pour me permettre de passer des moments inoubliables. Plus que les lieux, je retiens surtout les contacts, les échanges, les rencontres. Le mode de vie Péruvien. J’espère leur avoir apporté autant. Merci à Lionel, Judith, Gustavo, Lucia et tous les autres. En espérant vous revoir ici où là, un jour. La suite de l’aventure me conduit ensuite dans le sud du pays, à Arequipa.
Vos réactions (3)
Merci de nous partager ces moments de vie avec tant d'enthousiasme ! Bon retour parmi nous
Véro
Belle découverte que le Nord du Pérou ! Et comme je te comprends quand tu dis que ce qui marque et ce qui reste en mémoire, ce sont les rencontres !!!
Maintenant, j'ai hâte de lire le récit de ton séjour à Arequipa... ;-)
Pérou>>>>Singapour... Bonjour le décalage horaire ! et le dépaysement. Mille mercis pour ces partages, et je vous admire pour le défi réussi de présenter en langue locale. A bientôt pour la suite de l'aventure et de la suivante et de .... la suite !