L'Intelligence

Ils ont réussi sans diplômes

3 étapes pour contrer l'oubli

Pourquoi oublie-t-on ? Comment agir ?
Pourquoi oublie-t-on ? Comment agir ?
Qu'est-ce que l'oubli ? Pourquoi, parfois, ne parvient-on pas à se souvenir de certaines choses ? L'oubli fait partie intégrante de la mémoire ; il est même vital.Cependant, il peut être dérangeant, parfois d'oublier un nom, un visage, une information, un numéro de téléphone. Alors, quelles sont les causes de l'oubli ?

3 formes de mémoire

Pour commencer, la « mémoire » n'est qu'un mot qui désigne nos différentes capacités mnésiques. Apprendre à différencier vos mémoires vous permettra de mieux mémoriser pour la simple raison qu'on ne mémorise pas tout de la même façon. En effet, « la » mémoire n'a pas de siège véritable et dépend de plusieurs régions localisées du cerveau. On distingue généralement 3 mémoires principales :
  • La mémoire procédurale, celle des « procédés ». Elle nous permet de manger, respirer, conduire, marcher sans y penser. Elle s'appuie principalement sur la répétition pour fonctionner correctement. Le tronc cérébral semble s'occuper de tout ce qui touche aux réflexes, aux instincts, comme la survie par exemple. Quand on étudie de plus prêt l'histoire du cerveau, on s'aperçoit que le tronc cérébral est son ancêtre.
  • La mémoire épisodique s'appuie sur l'expérience, le vécu pour fonctionner correctement. Le cortex ancien s'occupe de la mémoire sensorielle, affective : c'est le siège de l'expérience individuelle. Tout votre vécu, votre passé personnel est stocké dans cette région du cerveau.
  • La mémoire sémantique est une mémoire qui s'appuie sur le sens et la compréhension pour fonctionner correctement. Le néo-cortex abrite la mémoire intelligente , celle qui nous permet de retenir et d'utiliser des connaissances, comme les mathématiques, le français, l'histoire. C'est une mémoire très élaborée.

2 niveaux de mémorisation

Pour bien comprendre tout ça, il faut d'abord savoir que nous possédons principalement deux niveaux de mémorisation. Dans les faits, c'est un peu plus complexe que ça, mais pour les besoins de cet article, je ne décrirai que ces deux là :
  • la mémoire à court terme ou rapide qui dépend de l'hippocampe. C'est une mémoire qui permet de mémoriser pendant un court instant, dans une situation de travail. On l'appelle d'ailleurs souvent la mémoire « de travail ». Par exemple, lorsque nous avons besoin d'appeler quelqu'un dont on ne connaît pas le numéro, on se répète, après l'avoir lu, ce numéro jusqu'à l'avoir composé. On l'oublie ensuite naturellement.
  • la mémoire à long terme, ou profonde : c'est le niveau le plus puissant puisqu'on peut alors récupérer des informations pendant très longtemps, voire toute la vie. C'est le cas des tables de multiplication, des noms de personnes familières¦ Avant d'être stockée dans la mémoire à long terme, l'information passe d'abord par la mémoire à court terme.

Ce qui favorise la mémoire

La mémoire est favorisée par le sommeil, qui permet de consolider ce qui a été mémorisé. Un manque de sommeil est donc défavorable à la mémorisation. L'autre grande cause de l'oubli est bien évidemment pathologique : si vous avez un doute quand aux capacités de votre mémoire, n'hésitez pas à consulter un neurologue qui vous fera passer différents tests. Dans la plupart des cas, rassurez-vous, l'oubli est naturel et plus dû à un problème d'entraînement, de mise en place de stratégies qui provoquent ce qu'on appelle une plainte mnésique.
L'explication est souvent simple et rassurante : dès lors que vous quittez le système scolaire, vous vous spécialisez. Vous intégrez un métier ou en tout cas un corps professionnel. Vous vivez votre vie en vous enfermant dans une certaine routine. Vous évoluez dans une zone de confort. Rappelez-vous : lorsque vous étiez à l'école, vous manipuliez différentes informations : le français, les maths, l'histoire, la géographie, la physique etc. Vous favorisiez ce qu'on appelle les transferts d'apprentissages. Vous sollicitiez de nombreuses zones cérébrales et votre mémoire fonctionnait à plein régime. Dès lors que vous vous êtes spécialisé, vous êtes sans doute devenu performant(e) dans votre métier. Mais vous avez aussi délaissé certaines zones de votre cerveau. Votre mémoire est devenue fainéante. Avec le temps, vous avez donc l'impression que votre mémoire devient moins performante. En réalité, elle est moins stimulée. Mais dans les faits, vous pouvez bien évidemment apprendre toute votre vie.

Faire attention pour bien mémoriser

L'oubli survient donc plus facilement dès lors qu'une information reste stockée dans la mémoire à court terme. Elle n'a pas été aussi bien imprimée qu'une autre. A quoi est-ce dû ? Il y a plusieurs raisons. La première, c'est bien évidemment le manque d'attention. Puis, il y a aussi le temps qui passe, le fait que nous utilisions moins telle ou telle information. Dans la vie de tous les jours, ça peut être le cas de deux personnes qui ne se sont pas vues depuis très longtemps et qui ont rencontré d'autres personnes ayant « pris la place » de l'autre. C'est le phénomène d'interférence.
Finalement, il y a tout simplement le problème de l'accès aux souvenirs. On ne possède plus les clés, on a ce mot, ce nom sur le bout de la langue mais pas moyen de retrouver la clé qui nous permettrait d'y accéder de nouveau. C'est aussi le cas de deux personnes qui se connaissent bien dans le milieu du travail mais qui ne se reconnaissent pas en-dehors : les habits ne sont plus les mêmes, les lieux non plus. C'est alors un problème de contexte.

Relier les informations entre elles par un processus d'association

Associer les idées vous permet de mieux les retrouver
Associer les idées vous permet de mieux les retrouver
La lecture s'appuie sur l'association de mots. C'est cette suite de mots qui constitue une histoire. Si vous tombez sur un mot nouveau, un mot dont vous ne comprenez pas le sens, un mot que vous n'associez à aucune signification, il se peut que votre lecture s'en trouve contrariée. C'est pour cette raison que les chercheurs insistent sur la nécessité d'acquérir du vocabulaire. Avoir du vocabulaire, c'est pouvoir associer des mots à des idées et donc comprendre plus facilement. Comprendre, associer, c'est la base de la mémorisation. Mais passons maintenant à la pratique. Je vous propose un simple exercice : mémoriser cette liste de 10 mots n'ayant aucun rapports entre eux, grâce à ce qu'on appelle la méthode des liens :
Argent, montre, fenêtre, livre , ceinture, chaussure, crayon, micro, mouche, voiture 
Vous pouvez les apprendre par cœur, un par un, en appliquant la bonne vieille méthode de la répétition. Cette méthode fonctionne mais il y en a une autre, plus rapide et plus économique. Elle est très simple et part du principe qu'un mot en rappelle un autre. Lisez et visualisez bien ce qui suit :
  • Imaginez une pièce d'argent, que vous mettez autour du poignet comme une montre. Visualisez bien la scène et répétez vous "je mets une pièce d'argent autour du poignet comme une montre". Puis imaginez une montre que vous jetez par la fenêtre ;
  • lorsque vous fermez cette fenêtre, un livre en traverse le carreau dans un grand bruit de verre cassé ;
  • ce livre est solidement fermé avec une ceinture ;
  • la ceinture se détache et ondule comme un serpent vers les chaussures ;
  • vous prenez une chaussure et vous écrasez un crayon avec ;
  • ce crayon, finalement vous sert de micro ;
  • ce micro capte le « bzzzz » d'une grosse mouche ;
  • Finalement, cette mouche s'écrase contre une voiture.
Avez-vous bien visualisé ces petites scènes ? Alors vous ne devriez avoir aucun mal à réciter tous ces mots dans l'ordre ! Et même à l'envers ! Et maintenant, si je vous dis "fenêtre", êtes-vous capable de me donner les mots d'avant et d'après ? Évidemment, si c'est la première fois que vous utilisez cette technique, cela vous paraîtra peut-être un peu difficile au début. Mais croyez-moi, avec un peu d'entraînement, vous pourrez facilement épater vos amis ! Et vous pouvez très bien établir une liste de 20, 30 voire 100 mots : ça marche également et aussi facilement. Ce qui compte, c'est de visualiser les scènes. Surtout, de leur donner du sens. 

Du côté des amnésies

Alors, évidemment, on envie toutes ces personnes capables de mémoriser des textes en les lisant qu'une seule fois, mais pour autant ces personnes souffrent de ne pas pouvoir effacer de leur mémoire ce qu'ils ont vu ou lu : l'hypermnésie est sans doute toute aussi grave que certaines amnésies.
Citons l'amnésie rétrograde. Vous la connaissez bien : souvent dans les films le héros qui s'est pris un coup sur la tête perd la mémoire. Il ne sait plus qui il est, ce qu'il a fait la veille etc... Cependant, il a conservé ses souvenirs implicites : additionner, conduire etc... Ce type d'amnésie se récupère avec le temps et la rééducation dans la plupart des cas. L'amnésie antérograde est effrayante. La personne qui en est atteinte n'est plus capable de construire le moindre souvenir. Elle vit dans un présent perpétuel. Le téléphone sonne ? Elle peut répondre, discuter. Lorsqu'elle aura raccroché elle aura oublié ce coup de fil. Cette pathologie est souvent irréversible car due à des lésions très graves notamment au niveau de l'hippocampe, région du cerveau très impliquée dans les actions de mémoire.
Il existe d'autres pathologies très curieuses. Prenez l'héminégligence : un patient atteint de ce trouble oublie littéralement un côté de ce qu'il voit. Vous lui présentez un visage et lui demandez de le reproduire sur une feuille, s'il souffre d'héminégligence droite, il ne reproduira que la partie gauche de ce visage, et inversement. Il aura oublié la partie droite... Au final, la plupart du temps, nos problèmes de mémoire sont bénins. Le stress, le manque d'attention, la fatigue sont autant de facteurs qui nous empêchent de mobiliser nos ressources pour bien mémoriser. Car rappelez-vous que la mémoire est une faculté. Et comme toute faculté, il faut non seulement s'en servir mais aussi la préserver.

Conserver sa mémoire, mode d'emploi

La D-sérine : retenez bien son nom, il s'agit d'une molécule susceptible de ralentir le vieillissement cérébral. Plusieurs chercheurs, y compris le Prix Nobel Susumu Tonegawa ont fait une découverte surprenante : en nourrissant des rats de magnésium, le déclin de leur mémoire s'est figé. Or, le magnésium stimule la production de cette molécule, la D-sérine. Et on sait aussi qu'il stabilise les connexions neuronales du cerveau. Cependant, les personnes souffrant de stress, de diabète, éliminent naturellement le magnésium. Ce qui pourrait expliquer en partie les problèmes de mémoire chez ces personnes. Les chercheurs s'intéressent désormais à la relation magnésium/Alzheimer. Et si la science parvenait à contrecarrer cette terrible maladie ? A suivre de très près en tout cas...
Plus simplement, au final, pour retrouver un certain confort et entretenir votre mémoire naturellement, il vous suffit de rester curieux , curieuse , de varier vos intérêts et vos apprentissages : votre mémoire, qui déteste la routine, retrouvera le sourire ! Sortez de votre zone de confort pour favoriser à nouveau vos capacités mnésiques et intellectuelles. Il se peut aussi qu'avec le temps votre santé décline. Soit parce que vous ne prenez pas soin de vous, soit parce que vous êtes malade. Si vous fumez, si vous buvez, si vous mangez de trop, si vous ne faites pas de sport, si vous êtes dépressif, dépressive, si vous vous droguez. Bref dès lors que vous ne prenez pas soin de vous, cela se répercute bien évidemment sur vos capacités, vos facultés et bien évidemment votre mémoire. Certains médicaments, notamment les anti-dépresseurs peuvent également avoir des effets indésirables, notamment sur l'attention, la concentration et donc la mémoire.
Nouveau commentaire


Flux RSS des commentaires

L'Intelligence

Ils ont réussi sans diplômes